Achille à l'assaut du Goncourt des Lycéens

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La fuite, la nouvelle vie et les angoisses du médecin nazi, Josef Mengele

Dans La Disparition de Josef Mengele, Olivier Guez retrace la fuite, la nouvelle vie et les angoisses du médecin tortionnaire nazi Josef Mengele jusqu'à sa mort et répond donc à une question qui l’intéressait et nous intrigue : « Si la justice ne l'a pas puni, est-ce que la vie, elle, l'a puni pour son crime contre l'humanité ? » On découvre dans ce roman écrit dans une langue fluide, un Mengele sûr de n'avoir rien fait de mal et dont les propos et les idées ne changent en rien après la guerre.

 

Lorsqu’il écrivait La disparition de Josef Mengele, Olivier Guez a eu donc peur que son personnage, l’affreux Mengele, ait trop d’emprise sur lui et pourtant il réussit à le la maîtriser, ne se laisse ni envahir, ni pire, fasciner par lui. Pour ce faire, il met en évidence le décalage entre la vie que mène Joseph Mengele pendant la guerre et celle des Juifs qu’il détruit. On lit par exemple que pendant que des Juifs se font brûler, le médecin SS Mengele et sa femme Irène vivent une seconde lune de miel, se baladent et font l'amour. A noter que Mengele sur la rampe d’Auschwitz choisissait les Juifs aptes à travailler ou ceux qui devaient être envoyés dans les chambres à gaz ou alors dans son laboratoire pour des expériences.
 
Olivier Guez montre bien aussi la lâcheté de ce triste individu qui est affolé par l’enlèvement d’Eichmann, passe d’un pays d’Amérique du Sud à un autre, s’enterre dans une ferme perdue, se cache dans une favela et nie tous ses crimes révélés dans les journaux, le nombre de juifs tués, ce qu'il a fait. Mengele est “fort avec les faibles et faible avec les forts”, pour reprendre l’expression d’Olivier Guez lorsque nous l’avons rencontré à Lille, si bien qu’on peut lire ce roman-vrai sans pour autant être fasciné par le personnage.
 
Olivier Guez a le contrôle sur son personnage et ne se laisse pas séduire par ce bourreau : c’est l’un des nombreux atouts de ce livre.

 

Elisa Depré, 1ère L

Publié dans les chroniques du Nord-Littoral du 12-11-17

 



21/11/2017
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