Bakhita, de Véronique Olmi
Souffrir, aimer, recommencer
Bakhita relate l'histoire partiellement réelle, partiellement romancée, d'une Soudanaise née au milieu du XIXème siècle. Alors qu'elle n'est qu'une enfant, elle est enlevée pour devenir esclave. Elle connaît la plus ignoble des conditions, et n'est même plus sûre de qui elle est. Elle n'est plus rien et n'a plus aucun souvenir de son identité, de sa famille, de sa culture, ni même de son dialecte. Elle quitte ensuite le Soudan pour l'Italie où, alors libre, elle entreprend une vie dominée par la religion chrétienne et entre dans les ordres.
Un style déroutant parfois, et une écriture très soignée rythment ce roman. On passe d'une violence insoutenable à des élans de tendresse, à travers la vie de cette esclave au destin inouï. Pour ma part je juge l'écriture très soignée de Madame Olmi parfaitement adaptée à la violence narrée dans ce roman. En effet, le style ici est assez déroutant à cause des sévices inhumains que subissent Bakhita et tous ceux qui l'accompagnent et l'abandonnent dans l'horreur. Mais en même temps, cette écriture soignée rend la lecture supportable au lecteur qui est alors bercé par un sentiment d'empathie, de révolte et de tristesse.
Le lecteur est en admiration totale devant la rage de vivre de cette esclave qui, malgré toutes les horreurs qu'elle a pu vivre telles que le trafic humain, le viol ou encore la violence gratuite ne cède pas à la mort. Malgré tout Bakhita reste forte toute sa vie et croit en elle, elle arrive malgré toutes ces souffrances que l'Homme a pu lui faire endurer, à garder la force d'aimer les gens ; elle ne cède jamais à la haine de l'autre. La vie ne lui accordera aucune clémence car elle va souffrir énormément d'avoir aimé les personnes auxquelles elle s'était grandement attachée.
Je n'en dis pas plus et vous laisse découvrir ce petit bijou de Véronique Olmi.
Flavie
De l'émotion à la réflexion