Achille à l'assaut du Goncourt des Lycéens

Achille à l'assaut du Goncourt des Lycéens

L'ordre du jour, d'Eric Vuillard


Auf der Suche nach Geschichte

     Dans L’Ordre du jour, Eric Vuillard nous livre une démonstration glaciale et implacable d’une Histoire sans cesse ressassée dans notre société actuelle. Le lecteur est en immersion avec ceux qui ont façonné l’Histoire avec sa grande hache. La prise de la Bastille, sujet de 14 Juillet le roman précédant de Vuillard, fut comme un hommage aux héros anonymes issus du peuple français. Or, dans L’Ordre du Jour, le lecteur peut observer la montée en puissance d’Hitler et des nazis à la tête du pouvoir. En totalement opposition avec 14 Juillet, L’Ordre du jour nous heurte avec son style glacial et son ton grave. Il nous expose des faits sans jamais prendre parti pour quiconque avec une écriture magnifiquement travaillée, le choix de chaque mot semble être réfléchi.

   En effet, Vuillard narre les fondements des premiers exploits d’une Allemagne nazie connue comme étant dotée d’une armée rapide, moderne et organisée. Or il nous livre tout sur une arrivée de la Wehrmacht triomphante le jour de l’entrée des troupes allemandes en Autriche qui dissimulait en réalité une panne magistrale par exemple. Mais aussi l’histoire de l’Anschluss dont les événements du 12 mars 1938 ont marqué les pressions pour unifier les populations allemandes et autrichiennes au sein d’une même nation. Ce qui se concrétisera avec l’annexion de l’Autriche. Le point central du roman est le nerf de la guerre qui s’avère être la gloire et l’argent. On remarque que certains politiques sont comme des marionnettes que l’on peut manier comme on le souhaite. De plus, Vuillard s’attarde sur des anecdotes et une ribambelle de secrets d’Histoire ; ce qui donne un ton assez ironique au roman.

   Vuillard ne se contente pas de raconter l’Histoire mais la fait vivre au lecteur avec de petits détails comme la description des visages des personnages ou encore leurs humeurs. Il nous donne une autre vision de l’Histoire dite «scolaire» en maniant avec perfection l’art des figures de style avec des métaphores frappantes.

Flavie

 


30/09/2017
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L'Ordre du jour ou un autre regard sur l'Allemagne nazie

        Eric Vuillard nous surprend encore une fois avec un autre de ses romans : après 14 juillet et la Révolution française, nous voilà dans L'Ordre du jour et l'Allemagne nazie.

 

        Ce livre est un chef-d'oeuvre de la littérature tout simplement car les détails sont si précis et si joliment écrits que l'on est subjugué du début à la fin, surtout quand l'auteur nous donne, à nous lecteurs, son point de vue sur la littérature: "La littérature nous permet tout, dit-on."

 

        L'Ordre du jour raconte comment Adolf Hitler a réussi à monter au pouvoir mais aussi comment l'Autriche a réagi lorsqu'elle a été envahie par l'Allemagne nazie. On s'attend à des résistances mais non, l'Autriche attendait les nazis allemands, elle les accueille comme des héros ; or, on ne s'attend pas du tout à cela. Eric Vuillard arrive à décrire et analyser en même temps, on en vient même à réfléchir à ce que l'on nous a dit dans nos cours d'histoire ; il nous fait réfléchir à la réalité des événements ; ce qui rend l'oeuvre encore plus transcendante. Ce livre décrit dans les moindres détails le plan d'Hitler et les pensées de ceux qui se sont soumis à lui, par exemple la peur que Schuschnigg ressent lors de sa rencontre avec Hitler.

 

        Au début du roman, on se retrouve déjà avec une description de la société et plus précisément de vingt-quatre "vénérables patriciens" qui vont à l'Assemblée. Mais l'auteur nous rappelle que plus tard tout cela, l'Assemblée, le président... n'existera plus, on entrera dans la dictature. Comment on en est arrivé là ? C'est ce qui m'a plu dans le roman, on connaît déjà l'histoire ; mais on la découvre d'une autre manière, d'un autre point de vue. On se met à la place de plusieurs personnages qui, eux, ont vécu cette scène, ce qui rend l'histoire encore plus passionnante.

 

        Ce roman n'a, pour autant, quasiment pas de dialogue ; ce qui peut être dérangeant pour le lecteur mais en aucun cas cela n'affecte la qualité du roman. Eric Vuillard a eu tout à fait raison de mettre le moins dialogue possible. On n'a pas besoin de dialogue pour comprendre ce qu'il se passe. On arrive à mieux comprendre le déroulement des événements. Dès le début, on a envie de lire d'une traite pour savoir le dénouement de l'histoire.

 

        Félicitations à Eric Vuillard pour ce réel chef-d'oeuvre !

Léa S.

 


27/09/2017
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