Achille à l'assaut du Goncourt des Lycéens

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Olivier Guez répond aux lycéens du Nord

Olivier Guez était dans le premier groupe des six auteurs que nous avons rencontrés, avec Verger, Ragougneau, Désérable, Zeniter et Adimi. Il était plutôt posé et répondait de manière franche, mais détaillait bien ses réponses.

 

La première question à lui être posée a été : "Pourquoi avez-vous décidé d'écrire sur Mengele et pas un nazi plus important ?"

Il nous a donc répondu en nous expliquant qu'il était intéressé par les nazis de l'après-guerre et ce qu'ils devenaient. Il a donc choisi Mengele et pas un autre du fait que pour lui, Mengele avait un nom "fantasmagorique." C'est un nom qui suscitait l'effroi et qui, selon lui, faisait penser à une sorte d'araignée ou de poison. Il pense aussi que sa tête suscite l'effroi, car son sourire est glacial et fait presque peur. (Illustration: https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/f/fc/Josef_Mengele.jpg)

 

Il trouvait aussi que la vie de Mengele était réellement "fascinante" car ce nazi n'a jamais arrêté, et écrire sur ce type de personnage constamment en fuite relevait du roman policier, car Guez devait mener une sorte d'enquête jusqu'à la mort de Mengele. Il finit par nous dire qu'il y a un réel questionnement sur la fin de sa vie, qui est exécrable: "a-t-il été condamné par la vie?"

 

Les autres auteurs sont ensuite interrogés avant que ce soit le tour de Guez. Un élève lui demande quelles sont ses activités hors-écriture. Guez répond donc que son activité principale est la lecture, car "quand je commence un livre, nous dit-il, je ne peux pas m'arrêter et je lis donc 24 heures sur 24." Il nous apprend aussi qu'il n'écrit pas l'après-midi mais plutôt le soir et la nuit, préférant s'adonner à d'autres activités la journée (comme la lecture). 

 

Les cinq auteurs répondent de nouveau aux questions des lycéens, et c'est à nouveau le tour de Guez. Un élève d'un autre lycée lui pose cette question : "Mengele s'est-il réellement entouré de tant de chiens au Brésil ?", et Guez répond qu'il s'est effectivement entouré de tant de chiens au Brésil. En effet, Mengele, persuadé d'être poursuivi et traqué, s'était entouré d'une meute de quinze bâtards dans son poste d'observation à la ferme de Geza et Gitta. Pour savoir tant de choses sur sa vie, il nous a avoué avoir lu des thèses universitaires et avoir littéralement demandé son dossier d'immigration au Paraguay, quand Mengele était enregistré sous un faux nom, en se faisant passer pour son petit-fils. Il a donc réussi à avoir ses fichiers et les a par conséquent exploités.

 

Une autre question lui est ensuite posée après un autre tour des auteurs: "Est-ce que tous les personnages du roman ont existé?". Il nous confirme donc que tous les personnages de son roman ont bel et bien existé.

 

La dernière question à lui être posée après un quatrième tour des auteurs est celle de notre Lycée, par Emma: "Comment avez-vous pu supporter de faire de Mengele un personnage de roman ? N'était-ce pas difficile de vous attacher à ce type si laid ?". Guez nous répond donc en expliquant qu'il a dû passer par trois phases afin de se préparer et de se documenter sur Mengele :

• La première était de "tourner" autour de Mengele :  il a cherché comment les autres auteurs avaient abordé et écrit sur ce personnage.

• La deuxième était la plus compliquée pour lui : celle d'affronter ses actes et voir ce qu'il a commis : petit à petit, il perdait l'ascendant face à Mengele puisqu'il commençait par exemple à faire des cauchemars à cause des actes que le médecin a réalisés et la vie de pacha qu'il avait jusqu'en 1962.

• La troisième était de voir l'être pitoyable qu'il est devenu après 1962 : il a donc réussi à reprendre l'ascendant face à Mengele, car le mendiant et le vieillard aigri qu'il devint ne l'effrayaient point.

 

Les questions pour le premier groupe d'auteurs se sont achevées après cette réponse, et Guez a attendu la fin de la rencontre du deuxième groupe d'écrivains pour signer des autographes avec les autres écrivains.

D'après les notes d'Enzo

 

 

1) Pourquoi écrire sur un nazi et pourquoi Mengele ?

Olivier Guez voulait écrire sur un nazi d'après-guerre, puisque avant cela, durant dix ans il s'est intéressé aux victimes et non aux meurtriers. Il a choisi Mengele car pour lui, il est fantasmagorique et provoque un effroi qui l'intéressait beaucoup ; c'est un peu comme un roman policier : on s'intéresse à pourquoi et comment il a fait pour ne pas être arrêté. On a aussi beaucoup raconté de mythes à son sujet. Olivier Guez a donc voulu rétablir la vérité, se demandant comment  cet homme a pu faire tant de mal à quatre cent mille personnes et si la vie l'a puni d'une manière ou d'une autre.

 

2) Depuis quand écrivez vous et écrivez-vous tous les jours ou avez-vous des périodes sans écriture ?

Quand il était jeune, il n'écrivait pas et n'aimait pas écrire ; par contre, il adorait lire. Il écrit aujourd'hui sept jours sur sept et cela sans s'arrêter.

 

3) Avez-vous eu des documents authentiques? Est-ce que le chien du roman était la part d'humanité de Mengele et est-ce qu'il a vraiment eu un chien ?

Le chien ou plutôt les chiens ne sont pas sa part d'humanité, du moins ce n'était pas l'idée. Dans la deuxième partie du roman, il est persuadué d'être traqué, il a donc eu quinze chiens dont Tsigano : ce n'était en aucun cas sa part d'humanité mais plutôt pour se protéger et par peur de se faire attraper. Olivier Guez ajoute ensuite qu'il a eu accès à des documents authentiques de toutes sortes comme des thèses universitaires. Il a même été à Buenos Aires dans le musée de l'immigration où l'on peut chercher des fiches sur tous les immigrés d'Argentine, il s'est amusé à chercher Helmut Gregor, le nouveau nom de Joseph Mengele et  a trouvé sa fiche, sa photo, ses mensurations etc. Il a aussi trouvé une biographie écrite par son fils et deux autres auteurs qui se sont appuyés sur le journal que Mengele avait écrit au Brésil.

 

4) Est-ce que tout ce que vous racontez dans le roman est réel ?

Mengele a vraiment existé, il a vraiment été à Perone en Argentine et ses histoires d'amour elles aussi ont vraiment existé.

 

5) Est-ce que cela a été dur de vous confronter à Joseph Mengele ?

 Il y a eu deux phases : la première a été de tourner autour de lui et la deuxième, de l'affronter (il a même crié son nom durant la nuit alors que Mengele est un minable).

D'après les notes de Léa S.

 

Pour finir, voici une parole de Olivier Guez pour définir Josef Mengele lors de la rencontre à Lille : "Il était fort avec les faibles et faible avec les forts".
D'après les notes d'Elisa 

 



16/10/2017
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