SUMMER, un roman poignant
Avec le livre Summer, Monica Sabolo a écrit un roman bouleversant, poétique, puissant, relatant la disparition de Summer, dix-neuf ans, lors d'un pique-nique au bord du lac Léman. Une histoire poignante et torturée est racontée du point de vue de Benjamin, son frère cadet qui décrit la façon dont il a vécu et dont il vit cette disparition. Qui voit-il régulièrement ? Comment vit-il dans le monde ?
Ce livre m'a plu d'une part d'un point de vue poétique : la façon dont les sentiments, les sensations sont décrits m'a transpercée tout au long du roman. D'autre part, on ne s'attend pas à découvrir une famille aussi déchirée, tenaillée, par la souffrance. Chaque détail est décrit avec une précision absolue, c'est pour cette raison que je me suis tant attachée à l'histoire du début à la fin. De plus, on débute avec le titre du livre, Summer, qui donne déjà un style poétique au livre, qui nous interpelle. On peut le constater au début de la page 12, avec je cite : "Un prénom qui évoquait un champ de fleurs, où volettent des papillons écarlates. Ou une corvette rutilante, fonçant sur une corniche le long de l'océan." Ainsi, on aperçoit un passage poétique du livre qui fait directement référence au titre du roman.
Bouleversant est un mot que je n'utilise pas à la légère. Ce roman m'a retournée ! Les secrets, les décisions de la famille, auxquels on ne s'attend pas alors que on est plongé dans le roman tout au long de l'histoire... On est engouffré dans le roman, on se met même dans la peau de Benjamin. Pour ma part, cela a été le cas, je me suis appropriée son histoire car j'étais ancrée dans ma lecture. Ce qui m'a le plus bouleversée, c'est la découverte de la fin, qui m'a totalement transpercée, j'étais tellement concentrée sur Benjamin que je ne me suis pas posée la question du pourquoi Summer avait disparu.
La puissance du roman m'a complètement transportée. Le vocabulaire employé m'a plu énormément, c'est celui-ci qui a constitué une bonne partie de la puissance du roman. Benjamin arrive à trouver la subtilité de chaque mot qu'il utilise, ce qui donne de la puissance au livre. Le fait que le roman soit raconté par un garçon donne une toute autre tournure à l'histoire, les sensations et les sentiments ne sont pas exploités et exprimés de la même façon.
Je tiens à citer un passage du livre que j'ai beaucoup aimé : "Pour une raison obscure, je savais que la réponse au dérèglement de nos vies était inscrite dans le tissu à l'intérieur même de ses mailles invisibles, des outrages mystérieux qu'on lui avait fait subir." On est ici face à une réelle interrogation qui relève presque de la philosophie. Nous pouvons donc comprendre ici, que Benjamin est un personnage très complexe, qui s'interroge beaucoup sur la vie et sur son sens. Il considère qu'il ne vit pas comme les autres, sa vie comme il le dit, est un ''dérèglement''. Il essaie de déchiffrer la façon dont sa vie a été réglée, ce qui a pu être la cause du dysfonctionnement de son existence.
Léa D.
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